En cette Journée de la Tortue, nous avons pensé qu’il serait intéressant de nous pencher sur l’aspect le plus lent des parcs d’attractions : les files d’attente ! Si la patience est une vertu que ces reptiles à l’allure lente maîtrisent parfaitement, pour le visiteur moyen d’un parc d’attractions, attendre peut être synonyme de frustration. Or, des solutions existent pour rendre cette attente plus supportable, voire enrichissante.
La file minutée
L’une des méthodes utilisées pour améliorer l’expérience des files d’attente est la « file minutée ». À l’instar d’une tortue qui avance lentement mais sûrement, cette technique donne aux visiteurs un temps d’attente estimé, réduisant ainsi leur incertitude et leur mécontentement. Des panneaux d’affichage et des applications pour smartphones fournissent ces informations, permettant aux visiteurs de mieux planifier leur journée. C’est le grand classique des parcs d’attractions.
La file animée
Dans le même esprit, la « file animée » vise à transformer l’attente en un divertissement en soi sous forme de pré-show. À l’image d’une tortue qui s’attarde pour observer son environnement, les visiteurs peuvent se divertir avec une variété d’animations, de vidéos et de jeux proposés tout au long de la file d’attente. Cette approche transforme le temps d’attente en une partie intégrante de l’attraction, aidant ainsi à planter le décor et à préparer les visiteurs à l’expérience à venir.
La file prioritaire
Une autre solution est la « file prioritaire », qui offre un accès plus rapide à certaines catégories de visiteurs, comme les personnes en situation de handicap, les détenteurs de pass ou les files single riders pour les personnes seules. Cette option permet à certains visiteurs d’éviter les longues files d’attente, améliorant ainsi leur expérience globale.
La file d’attente virtuelle
Enfin, avec l’avènement des technologies numériques, des solutions permettent de digitaliser l’attente. Les visiteurs peuvent ainsi « attendre » virtuellement, recevoir des notifications sur leur téléphone concernant leur progression dans la file, et sont invités à revenir lorsque leur tour arrive. Cette innovation transforme le temps d’attente en temps libre, permettant aux visiteurs de maximiser leur plaisir dans le parc. Par exemple la VirtualLine d’Europa Park.
La théorie des files d’attentes
La théorie des files d’attente est une discipline mathématique axée sur l’étude optimale des processus d’attente. Ces processus peuvent être aussi variés que la gestion des avions lors de leur atterrissage, l’attente des clients dans un parc d’attractions ou encore le stockage des programmes informatiques avant leur traitement. Cette théorie prend en compte la façon dont les « clients » arrivent à la file d’attente, les priorités attribuées à chaque nouvel arrivant, ainsi que la modélisation statistique des temps d’attente. Elle s’intéresse aux systèmes ouverts (où la file d’attente peut être infinie) et fermés (où la file d’attente est de taille finie), et définit également la discipline de service, par exemple, FIFO (First In, First Out) ou LIFO (Last In, First Out). Les objectifs de cette théorie sont de calculer la longueur moyenne de la file, la durée moyenne de service, le taux moyen d’inactivité des serveurs, et le temps moyen d’attente dans la file, entre autres.
Une anecdote intéressante concerne la naissance même de la théorie des files d’attente. Elle a été développée par un ingénieur danois nommé A.K. Erlang travaillant pour la compagnie de téléphone de Copenhague au début du 20e siècle.
À cette époque, la compagnie de téléphone essayait de comprendre combien de lignes téléphoniques étaient nécessaires pour éviter que les clients n’aient à attendre trop longtemps pour passer un appel. Erlang a commencé à travailler sur ce problème et a finalement formulé une série d’équations qui pouvaient prédire la durée de l’attente en fonction du nombre d’appelants et du nombre de lignes disponibles.
Ces équations, maintenant connues sous le nom de formules d’Erlang, marquent le début de la théorie des files d’attente. Aujourd’hui, ces principes sont appliqués bien au-delà des réseaux téléphoniques, de la gestion de la circulation aérienne à l’optimisation des performances des serveurs informatiques. Mais tout a commencé par une question simple : combien de lignes téléphoniques sont nécessaires pour que les gens puissent passer leurs appels sans trop attendre ?
Célébrons donc la Journée de la Tortue en reconnaissant que, même dans un environnement aussi dynamique que celui d’un parc d’attractions, il y a une place pour la lenteur et la patience. Après tout, comme la tortue nous le rappelle, l’important n’est pas seulement d’arriver à destination, mais aussi de profiter du voyage.
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